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Découvrez l’interview de May Berthelot, ex-directrice juridique et anti-contrefaçon, aujourd’hui créatrice de contenus, qui partage ses réflexions sur l’affiliation, les tendances de l’influence et ses conseils pour réussir dans ce milieu en pleine mutation.
Interview de May Berthelot, créatrice de contenus
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
À l’origine, j’ai créé un compte Instagram il y a une dizaine d’années pour partager des moments avec ma famille et mes amis. J’avais aussi envie de rencontrer des gens partageant ma passion pour la mode et le luxe, qui n’était pas forcément celle de mes proches.
À cette époque, j’étais directrice juridique et lutte anti-contrefaçon chez Videdressing. Instagram était une activité très irrégulière que je faisais tranquillement à côté, plutôt comme un hobby. Puis en 2020, j’ai décidé de professionnaliser mon compte. Après le rachat de Videdressing par le groupe leboncoin en 2018, j’ai eu un peu plus de temps pour explorer les possibilités qu’offrait l’influence en parallèle de mes fonctions.
Je voulais développer une approche plus experte, avec un véritable partage de mes connaissances, de mon métier, mais je manquais de maturité sur les réseaux sociaux et surtout, de disponibilité. Tout a changé fin 2019, lorsque j’ai commencé à changer de ligne éditoriale et que mon compte a commencé à vraiment prendre de l’ampleur.
Avec le confinement de mars 2020, les choses se sont accélérées. J’ai tourné des IGTV avec mon frère, vidéaste, et plusieurs de nos vidéos ont cartonné. Ma meilleure amie, de retour d’un tour du monde, m’a proposé de m’aider à gérer mes mails. Cela s’est rapidement structuré et aujourd’hui, elle se consacre pleinement à cette activité. C’est un bonheur de travailler en “famille”.
Puis, j’ai quitté mes fonctions chez Videdressing / leboncoin pour prendre la direction de la lutte anti-contrefaçon de Vinted en 2022, juste après mon mariage. Un sacré challenge que je souhaitais relever tout en conservant mes activités sur les réseaux sociaux et le développement de mes activités d’écriture pour la presse-papier mode et luxe.
Ce rythme était difficile à tenir et mon parcours de PMA a débuté en mars 2024. Comme la majorité de ces parcours, on les qualifie souvent de “montagnes russes” tant d’un point de vue émotionnel que physique. Suite à une épreuve particulièrement difficile, j’ai décidé de quitter mes fonctions en septembre 2024, pour me consacrer pleinement à ce parcours tout en conservant mes activités d’influence. Elles me permettent d’être libre et indépendante, et cela n’a pas de prix dans ce type de parcours médical.
Depuis combien de temps fais-tu de l’affiliation, et comment s’intègre-t-elle dans ton quotidien ?
Cela fait deux ans, principalement avec Affilae. Mon premier partenariat d’affiliation a été avec Sézane.
Je teste toujours les produits avant d’en parler, comme pour Aime : j’ai fait un test de trois mois avant d’accepter d’en parler à ma communauté.
L’affiliation reste un domaine dans lequel je pourrais être mieux structurée, mais je ne peux pas être sur tous les fronts, c’est aussi nouveau pour moi, donc “step by step” ! Quand je m’y mets sérieusement, les résultats sont impressionnants. Ce qui me plaît, c’est la simplicité : on peut créer des liens rapidement sans avoir un partenariat direct avec la marque, c’est très naturel et cela s’inscrit dans mon vrai quotidien.
En revanche, pour une campagne classique, je produis souvent des contenus élaborés, comme des réels avec montage et voix off. Cela demande beaucoup plus de temps et d’efforts, c’est aussi moins naturel.
Comment choisis-tu les marques avec lesquelles tu travailles ?
Je suis un peu moins exigeante sur l’affiliation, car elle s’intègre facilement dans mon quotidien. En revanche, pour un partenariat sponsorisé, je suis plus sélective parce que l’impact sur mon image est plus important.
Je recommande vivement de s’inscrire sur des plateformes comme Affilae. Avec la nouvelle loi sur l’influence, l’affiliation offre une vraie flexibilité, notamment pour les jeunes marques avec un budget limité.
Quelle est l’importance des relations à long terme avec les marques ?
C’est essentiel. Je travaille avec certaines marques depuis 3 ou 4 ans, parfois plus. C’est important pour ma communauté, même si cela peut limiter mon chiffre d’affaires. Mais c’est un choix : je préfère travailler de cette manière avec une vraie cohérence qui correspond à ma manière de consommer.
L’affiliation pourrait contribuer à renforcer ces relations à long terme, mais c’est encore à explorer me concernant.
Quelles tendances émergent dans l’influence pour les prochains mois ?
Je ne trouve pas que la tendance actuelle soit très positive. La culture du buzz pousse certains à dire ou à faire n’importe quoi pour devenir influenceurs. De leur côté, les marques se recentrent sur des collaborations plus exclusives avec des profils de confiance.
Quels sont tes projets futurs, et l’affiliation peut-elle y jouer un rôle ?
Je commence à prendre des cours à l’école des arts joailliers, cela me permet d’explorer un nouvel univers qui me passionne. En même temps, je poursuis mon parcours de PMA. Comme je disais, l’affiliation fait aujourd’hui partie intégrante de mes activités de création de contenus et elle s’inscrit dans une poursuite sincère et naturelle de l’approche que je veux donner à mon compte. D’ailleurs, je trouve que l’affiliation est plus appréciée par les followers que des partenariats classiques.
Quels conseils donnerais-tu à un créateur de contenu et aux marques ?
Aux créateurs, je dirais : lancez-vous et ne vous découragez pas ! Il est essentiel de s’organiser, de se structurer et de ne pas dépendre d’une seule marque. Cumuler différentes sources d’affiliation est la clé. Je pense aussi que l’influence est avant tout une passion et ne doit pas devenir une obsession de revenus/gain de followers, au risque de vous perdre.
L’affiliation est un excellent complément, surtout si l’on ne fait pas de l’influence à temps plein. Cela demande moins de travail qu’un partenariat payé et offre une plus grande liberté de création. Personnellement, je regrette de ne pas m’y être mise plus tôt, et j’aimerais la développer davantage.
Pour les marques, je conseille de ne pas voir l’affiliation comme une solution miracle. Les marques bien établies peuvent se débrouiller seules, mais les jeunes marques ont besoin d’un vrai accompagnement pour que cela fonctionne.
Il faut proposer des commissions attractives pour que cela soit rentable et intéressant pour les créateurs de contenus.
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